Les ladies groupies vont au théâtre

Dans le cadre de mon travail qui est, avouons le, des plus jet set, j’ai dû me rendre à la première de la pièce Très chère Mathilde présentée au Théâtre Jean Duceppe. Dès mon arrivée, une fanfare Jazz mettait de l’ambiance dans le hall d’entrée. Dans le salon vert s’empilaient, tels des corps morts, d’importants politiciens souverainistes et leurs femmes, des comédiens âgés ayant offert leurs plus belles années à ce théâtre et l’ancien patron de ma mère qui fit mine de l’ignorer.

 

J’explique à maman les rudiments de ce que devrait être une bonne pique-assiette qui a de la classe.

 

 - Prends du vin blanc, comme ça tu n’auras pas les dents grisées par trop de vin gratuit.

 - Accepte chaque canapé offert, comme ça les petites madames au service reviendront te voir avec les restes plus tard…

 

Je me fais interrompre :

 - Annie j’aimerais que tu rencontres ma coordonnatrice, Karine

 - Salut

 

Bla bli bla bla aimes-tu le jazz, non, je suis plus indie rock electro disco punk trash tendance emo grunge crunk. Écoute-tu CISM ?

 

Je me dépêche de dire oui, puisque c’est vrai, et cette gentille Karine a une émission au 89,3, Indie Go, Je ne croyais pas faire d’intéressantes rencontres ce soir dans ce théâtre qui est, avouons-le, pour un public plus… vieux. Qu’importe, la discussion tourne autour de concerts et d’organisation d’évènements. Je finis par affirmer que le seul show que je me paierais au centre Bell (ou Molson ?) serait les Beastie Boys. Et qu’est ce que j’apprends, le mister qui a écrit la pièce de ce soir, un mister Horovitz, est le papa de Adrock, mon idole de jeunesse, celui que j’embrassais sur le mur avant de me coucher. Pis encore, il est dans la salle ce soir !

 

Karine et moi décidons que quand nous aurons cet age là, nous vondrons nous marrier avec un homme comme le papa d’Adrock, en converse, jeans fashion large et kangourou. Oh maman ! Et si je te présentais le père d’Adrock…